En 1997, Manhattan est devenu une île prison. L'avion du président des USA s'y écrase. Sous la menace, on charge Snake Plissken, un braqueur de banques, d'aller le retrouver...
Après
Fog (1978) et
Halloween (1978), John Carpenter peut réaliser un film avec un budget assez confortable. Il réalise alors ce film entre action et science-fiction. Son héros sera interprété par Kurt Russell qu'il venait de diriger dans le téléfilm
Le roman d'Elvis (1979). Il rend hommage à deux grands réalisateurs de westerns désabusés en employant les acteurs Ernest Borgnine (
La horde sauvage (1969) de Sam Peckinpah...) et Lee Van Cleef (
Le bon, la brute et le truand (1966) de Sergio Leone...). On remarque aussi Donald Pleasance (
Halloween,
Phenomena (1985)...) dans le rôle d'un président des États Unis particulièrement abject.
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Carpenter décrit un pays fascisant où les forces de l'ordre et les hommes politiques utilisent les moyens les plus inhumains et les plus brutaux pour arriver à leurs fins. Quand à la micro-société anarchique qui s'est mise en place à New York, elle assure le triomphe de la seule loi du plus fort. Entre les deux, on trouve Snake Plissken, héros qui rappelle à bien des égards le personnage interprété par Clint Eastwood dans les films de Sergio Leone. Peu bavard, il évolue au milieu de conflits qui lui sont parfaitement étrangers. Kurt Russell est idéal dans ce rôle. L'ambiance de New York est extraordinaire. C'est une ville apparemment plongée dans une nuit perpétuelle, hantée par des hommes dégénérés, cannibales ou gratuitement violents. La lutte pour la survie dans ce milieu hostile n'entraîne pas une amélioration des personnes, mais, au contraire, les fait régresser. On remarque une bande sonore très travaillée avec une superbe musique électronique sobre et tendue. Tout le début de l'exploration de Manhattan est une suite de scènes angoissantes et étonnantes. Pour la réalisation, on retrouve les caractéristiques de la "grande époque" de Carpenter: sobriété, efficacité, élégance. Il y a des séquences très impressionnantes: l'arrivée du planeur, la première apparition de la voiture du Duke, la traversée de Broadway sous les jets de pierre et les coups de barres de fer... On peut regretter que l'ambiance retombe un peu lorsque Snake est capturé par le Duke. On remarque l'arrivée de certaines touches d'humour assez froides à partir de ce moment. Carpenter se lâchera beaucoup plus dans
Los Angeles 2013 (1996), la suite rigolarde de
New York 1997. La fin est un moment d'anthologie. Le dernier geste de Snake, qui refuse d'être complice d'un système et de personnages qui le dégoûtent, est inoubliable. Ce film est une réussite pour Carpenter. Il parvient à concilier la critique sociale et le cinéma d'action dans ce portrait d'une Amérique qui préfère la répression brutale et inhumaine à un traitement sérieux de ses problèmes sociaux.
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Merci à Monsieur Sandy Petersen !
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